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Quand l'Art s'habille en Marron : Black Art Exposition

C’est sur une belle note culturelle que s’achève le mois de l’histoire des noirs dit « Black History Month » à Québec. À l’occasion de la Black Art Exposition II, plusieurs artistes en tous genres ont pu démontrer à leurs façons, l’intérêt qu’ils portaient à la cause afro. Tant sur des tableaux aux couleurs vives, que sur des chansons aux rythmes dansants, les maux de la communauté noire ont été exprimés. Les artistes ont ainsi mis l’accent sur les différents mécanismes dont se sont imprégnés les afro descendants Québécois pour s’adapter à la société dans laquelle ils vivent.


Black Art Exposition

La Black Art Exposition II est une exposition d’art visuel. Cet hiver, c'est la deuxième fois qu'elle prend place à Québec. C’est un concept inédit créé par Ben Sayd Traoré, jeune homme résidant se considérant comme un amateur d’art. Il estime aujourd’hui combler une carence dans l’image que l’on se fait de la communauté noire à Québec, particulièrement lorsque cela touche au domaine artistique. Sous le prisme de l’art, cette exposition enseigne qu'il est désormais possible de se détacher de toutes les limites imposées naturellement par la société aux personnes noires. Ben Sayd rappelait justement que la normalité serait l’arrêt de la stigmatisation des différentes problématiques touchant la communauté afro descendante, et considère cet élément comme un objectif à atteindre. Pour ce faire, il prévoit notamment d’élargir son champ d’action à des festivals et à des concerts pour maintenir un lien fort entre la culture afro et ses divers enjeux sociaux.


Différentes quêtes personnelles pour une mémoire collective

Les artistes ont également pris le micro pour décrire leurs œuvres au cours de la soirée. En rappelant leurs objectifs et l’essence de chacun de leurs projets, les artistes présents ont défendu différentes moeurs qui leurs semblaient importantes. Parmi celles - ci, la recherche identitaire est souvent revenue ainsi que la santé mentale par exemple. 

Highshine B, jeune étudiante montréalaise, décrivait justement le besoin majeur de promotion autour de la santé mentale. Pour cette femme, la peinture s'est avérée être le meilleur moyen de communiquer autour de la santé mentale. Bien que ce soit encore un sujet tabou dans la communauté afro, Highshine B veille à défendre une image positive des femmes noires en peignant des scènes reposantes avec de jolies couleurs pastels. « Il faut apprendre aux femmes noires qu’elles ont le droit de prendre des temps de pause. C’est ce que je promeus parce que je me suis surprise à faire cette même erreur pendant longtemps. Trop souvent, on s’oublie à cause de nos différentes quêtes alors que ça ne nous apporte rien d’autre que des fardeaux. » nous confie - elle. Pour Highshine B, se retrouver face à son propre état, sur toile, était tout d’abord une quête personnelle. « Je dis très souvent « Growth is Contagious » parce qu’à travers ma propre quête, j’ai compris que je servais un intérêt collectif pour des femmes qui me ressemblent. » dit - elle en esquissant un sourire.

Bazan Togola également a un processus créatif basé sur la recherche identitaire. Ce photographe originaire du Mali accorde une grande importance à la représentation de son héritage, notamment en présentant des caractéristiques qui sont propres à la communauté afro. En puisant son inspiration dans ses origines, Bazan considère que son art porte un message éducatif et vise à développer l’image qu’on peut se faire de la culture afro. « L’émancipation se fait d’abord par la connaissance de son identité. C’est un état d’esprit à adopter, parce qu’il faut connaître sa culture pour connaître ses armes. C’est en travaillant avec cette mentalité que je me suis finalement résolu au fait que je suis un artiste avant d’être un artiste noir. » déclare Bazan. Pour cet artiste, la couleur fait partie intégrante de son identité mais n’est pas à rappeler pour définir son statut. « Ma couleur est un aspect visuel. Je veux justement passer au dessus de ça car mon statut ne s’y limite pas. Quand je parle du Mali, je ne parle pas en tant que noir. Je décris juste la culture de mon pays. Je pense qu’il n’y a que nous — afro descendants qui disons ça. Un artiste blanc ne préciserait jamais qu’il est de couleur blanche. C’est la raison pour laquelle je valorise plus la culture qu’autre chose, en soustrayant ma couleur de peau de ma présentation identitaire ». conclue - t il. 

Il est clair que la valorisation de la culture afro - descendante profite à tous au Québec. C'est l'occasion de mettre en avant des enjeux propres à cette communauté afin de favoriser le vivre  - ensemble. En ce qui concerne la Black Art Exposition, le défi est relevé. 

Pages Instagram des artistes présents ;

Highshine B - @highshine.b

Sarah Toung Ondo - @lafemmenubian

Bazan Togola - @bazanjr.togola

Menard Merone - @menarddelart

Tommy Tikey - @tommytikey